COMPRENDRE LE NOUVEAU FONCTIONNEMENT DES TERRITOIRES
Les politiques locales demeurent fondées sur des représentations datées. Or, de nouveaux phénomènes doivent aujourd'hui être pris en considération.
La décentralisation s'est construite comme une démultiplication du modèle de l'État : à l'échelle territoriale, elle a juxtaposé des petites nations et empilé des souverainetés. Dans cette logique, elle s'est appuyée sur un présupposé fondateur : l'efficacité des politiques publiques serait directement dépendante de la pertinence du périmètre sur lequel elles sont déployées, d'où un effort constant d'adaptation des périmètres institutionnels aux territoires vécus.
L'action publique locale s'est constituée à partir de certaines représentations immuables. En premier lieu, le territoire est défini comme une petite nation, comme un système autocentré, autonome voire autosuffisant. Dans cette logique, le développement d'un territoire dépendrait alors de sa capacité à produire de la richesse, donc de la qualité de son système productif local, les territoires étant en concurrence les uns vis-à-vis des autres. La société serait ensuite perçue comme un ensemble homogène avec des groupes sociaux étanches et des appartenances bien définies. Surtout, on pense que l'organisation de la société demeure formatée par la relation au travail avec une unité de lieu ; les individus vivraient dans un même espace (à l'intérieur du territoire) et avec une même unité de temps. Il y a enfin la représentation de la collectivité. Si le territoire est une petite nation, la collectivité est un petit État doté d'une capacité générale d'intervention et d'une autonomie juridique, organique et financière.
Les principes de proximité et d'autonomie
Deux principes découlent de ces représentations et fonderaient l'efficacité publique. D'abord, la proximité : démocratie, économie, services publics…(...)
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