DROIT À L’EXPÉRIMENTATION : DU DISCOURS AUX ACTES
Les collectivités locales, encore sous le coup d'une réforme territoriale normative, tentent de se remettre en marche avec comme lot de consolation un droit à l'expérimentation accru.
Dans sa volonté de réformer la société française, le président de la République, loin d'un « big-bang » territorial, plaide davantage pour un droit à l'expérimentation des collectivités locales. Lors du dernier congrès des maires, il avait ainsi souhaité moins d'uniformité sur le territoire et moins d'uniformité des normes. « L'expérimentation locale est désormais l'un des sujets clés de l'action publique en France, et vraisemblablement l'une de ses réformes les plus prometteuses », assurait ainsi Emmanuel Macron. Déjà, depuis un décret du 31 décembre dernier, certains préfets bénéficient d'un droit de dérogation pour adapter l'intérêt général au niveau local, tandis qu'en février le président de la République s'est également engagé à reconnaître la spécificité corse dans le cadre de la future réforme constitutionnelle. Mais, concrètement, le droit à l'expérimentation ne se décrète pas d'un coup de baguette magique. Peu de communes peuvent aujourd'hui se vanter de le mettre en oeuvre, même si certaines d'entre elles font feu de tout bois.
Une idée à trois francs six sous
C'est le cas d'Aube (Orne, 1328 habitants) qui chauffe ses équipements en utilisant les haies bocagères en bordure de routes. « Une idée à trois francs six sous », assure le maire Jean-Marie Vercruysse qui, en contemplant les vastes étendues de haies de sa commune, a tout de suite pensé à l'alimentation d'une chaudière à bois. Avec l'exploitation d'à peine 2 kilomètres ...(...)
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