COHABITATION : LES BRUITS ET ODEURS DE LA CAMPAGNE
Des vacanciers ou des néoruraux s'en prennent aux bruits ou odeurs de la campagne. En première ligne, les maires organisent la résistance.
« Les conflits de voisinage s'amplifient dans nos campagnes », observe le député Pierre Morel-à-L'Huissier. L'identité rurale, qui ne posait aucun problème jusqu'il y a peu encore, est désormais sur la sellette.
Une nature fantasmée
Au Beausset (Var, 9 637 habitants), des touristes ont demandé au maire d'exterminer les cigales dont le chant les gênait. À Saint-Pierre-d'Oléron (Charente-Maritime, 6 762 habitants), c'est un coq qui était accusé de chanter trop fort. À Soustons (Landes, 7 696 habitants), des canards cancanaient trop bruyamment. Au Biot (Haute-Savoie, 570 habitants), ce sont les cloches des vaches qui ont été incriminées. « Dans la zone viticole entre Lodève et Montpellier, on n'accepte plus l'odeur du moût de raisin, ajoute Pierre Morel-à-L'Huissier. Ailleurs, ce sont les abeilles qui laissent des traces sur les meubles. » Les plaintes contre les nuisances sonores ou olfactives de la campagne émanent souvent de touristes ou de néo-ruraux… que les bruits ou odeurs de la ville ne semblent pas gêner. « Le paysage rural n'est pas que visuel, mais aussi culturel. Cependant, ils perçoivent la nature telle qu'ils la veulent et non telle qu'elle est. C'est aussi symptomatique d'une société où on ne discute pas : on rentre dans le dur directement », analyse Christophe Sueur, maire de Saint-Pierre-d'Oléron.Des maires pris à partie
Le sujet peut faire sourire, mais ces « affaires », relayées par les médias qui en sont friands, prennent parfois des tournures disproportionnées. « J'ai reçu 120 demandes d'interviews à propos de...(...)
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