DES COMMUNES RURALES EN PANNE D’ESSENCE
Le réseau des stations-service ne cesse de se réduire. Une pénurie handicapante pour les zones rurales où la voiture est souvent l'unique mode de déplacement. Pour sauver les stations, certains maires doivent se transformer en pompistes.
Il est de plus en plus difficile de faire le plein d'essence à la campagne. Les cuves des pompistes se vident et abandonnent ces territoires qui se battent pourtant chaque jour pour préserver leur attractivité. Le réseau des stations-service, qui a subi de plein fouet l'exode rural pendant des décennies, est aujourd'hui confronté à la concurrence drastique des stations de supermarchés et d'hypermarchés qui détiennent désormais plus de 60 % des ventes de carburant.
De plus en plus de communes sont, en effet, confrontées à la fermeture des petites stations privées indépendantes qui peinent à maintenir leurs marges face à la concurrence féroce des grandes surfaces. Selon la Fédération nationale de l'artisanat automobile, la France dispose de la plus faible densité de stations-service en Europe. En 2012, on ne comptait déjà guère plus que 12000 stations-service, contre 47500 en 1975. Aujourd'hui encore, des dizaines d'enseignes baissent pavillon chaque année et la loi de finances de 2015 visant la suppression de la dotation aux stations-service n'a fait qu'empirer cette tendance.
Une mobilisation qui n'a pas attendu la réforme territoriale
Pour de nombreux élus, la disparition des stations agit comme un moteur de la désertification. Des communes n'ont cependant pas attendu pour reprendre des stations rurales. C'est le cas de la communauté de communes du canton d'Axat (Aude, 17 communes, 1934 habitants) ou de celle de Saint-Pois (Manche, 10 communes, 2835 habitants). Du côté de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), on ne baisse pas les bras non plus. Face à cette situation, les communes n'hésitent plus à construire, (...)
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