SAUVER LE DERNIER CAFÉ DU VILLAGE
819 cafés, hôtels ou restaurants ont fermé en 2017, en majorité en zone rurale. Pourtant, le café demeure le centre névralgique de toute vie sociale locale.
À Chard (Creuse, 201 habitants), tous les deuxièmes dimanches du mois, deux conseillers municipaux se transforment en serveurs pour assurer l'ouverture du café communal, abrité dans la salle polyvalente ! « Depuis deux ans, on a voulu recréer un point de rencontre au village, témoigne le maire, Serge Perrier. Nous couplons souvent les ouvertures avec la tenue d'un marché de pays. On crée ainsi du lien social, même s'il est moins fort qu'autrefois. Il faut dire que l'ancien établissement, Chez la Mauricette, était tenu par ma secrétaire de mairie qui cumulait les deux fonctions. Et j'y assurais alors, chaque dimanche matin, mes propres permanences ! » Ils sont nombreux ces élus locaux qui, comme ceux de Chard, tentent de faire vivre ce qui est souvent le dernier commerce du village.
Des chiffres inquiétants
Un phénomène massif de fermeture de ces établissements se constate en effet. Chaque année, 1200 débits de boissons font l'objet d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire[1]. Aujourd'hui, 26000 communes n'ont plus de café[2]. Pourtant, une prise de conscience tardive semble se manifester au sein de la population. Selon un sondage IFOP réalisé en mars 2018 pour le compte de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), pour 91% des 1012 personnes interrogées, la présence d'un café-hôtel-restaurant contribue « beaucoup ou assez » « à la vie économique de la commune en général»,...(...)
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