DÉDOUBLEMENT DE CLASSES : AVEC QUEL MOYENS ?
Le dédoublement des classes de CP et CE1, réservé aux quartiers d'éducation prioritaire, devrait s'étendre à la France entière. Si la réussite éducative semble au rendez-vous, des problèmes d'adaptation se posent en ville comme à la campagne.
À une demi-heure de voiture du Mans, sur l'aval de la Sarthe, un bouquet de toits en ardoises trace d'amples lotissements par-dessus les coteaux. Le village de Fercé avec ses 588 âmes fleure le calme. En arpentant ses rues sous un ciel couvert, le maire, Dominique Dhumeaux, sent pourtant monter, presque imperceptiblement, une légère appréhension. Dans la rue des Avelines, contre un parking désert, le portail de l'école des Noisetiers est fermé. Les 49 élèves profitent du jour férié. Leur établissement n'est pas près d'être abandonné, songe le maire, sans parvenir à se convaincre tout à fait que leurs parents ne devront pas un jour prendre la voiture. Lui-même vient d'avaler les kilomètres pour faire quelques courses.Des classes surchargées
En avril dernier, l'élu s'est rendu à Paris en tant que vice-président de l'Association des maires ruraux de France pour confier ses craintes au ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer. Depuis la rentrée dernière, le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les quartiers d'éducation prioritaire (REP et REP+) a plutôt desservi les zones rurales. « C'est assez mathématique hélas », constate-t-il. Pour donner des moyens aux établissements qui en ont besoin en ville, les académies ont parfois dû aller les chercher à la campagne. Elles ont ainsi réaffecté quelques enseignants ou mobilisé des remplaçants. Résultat, « des parents comprenaient mal que leur enfant se retrouve dans...(...)
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