PORT DE L’UNIFORME : LE RÔLE DES MAIRES
Certains maires ont décidé d'instaurer le port de l'uniforme dans les écoles de leur commune. Des initiatives encouragées par le ministre de l'Éducation mais qui ne font pas l'unanimité.
À la différence des pays anglo-saxons, en France, le port de l'uniforme à l'école n'a jamais correspondu à une tradition. Mais les choses pourraient bien changer. Inscrite au programme de François Fillon lors de l'élection présidentielle, l'idée vient d'être reprise par Olivier Lavenka, le maire de Provins (Seine-et-Marne, 11 683 habitants), qui a organisé une consultation des parents d'élèves de sa commune. La question fait débat. Pour les uns, l'uniforme permettrait d'établir une forme d'égalité républicaine ; pour d'autres, il s'agit d'une atteinte aux libertés et à la diversité. Mais, pour les maires, la question est surtout de savoir si c'est bien à eux d'organiser de telles consultations, au risque de tensions locales et d'absence d'homogénéité nationale.
Une pomme de discorde
Depuis l'autorisation donnée à chaque commune d'appliquer ou non la réforme des rythmes scolaires, la mode est à la consultation municipale des parents d'élèves. Le 5 juin dernier, dans l'objectif de « faire disparaître les inégalités à l'école », le maire de Provins a demandé aux parents d'élèves de se prononcer sur la possibilité pour les 759 élèves de sa commune de porter l'uniforme scolaire. Appel entendu puisque 62,4 % d'entre eux se sont déclarés favorables à l'uniforme. À la rentrée des vacances de la Toussaint, les élèves des six groupes scolaires de la commune porteront donc un polo bleu marine siglé « Écoles publiques de Provins – Liberté, Égalité, Fraternité ». Tous disposeront de deux pantalons, auxquels s'ajouteront une jupe pour les filles et un bermuda pour les garçons.Mais le corps enseignant apprécie peu cette initiative municipale qui risque de « fragmenter la communauté éducative de l'école publique de Provins », réagit Julien Fernandez, co-secrétaire du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles (SNUIPP) de Seine-et- Marne. Il incite les fédérations de parents d'élèves à « harmoniser leur position et tenter de faire barrage à la décision de l'édile de Provins ». De fait, la réaction de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) de Seine-et-Marne ne s'est pas faite attendre. Dans un communiqué publié par son secrétaire-général, Philippe Minetto, elle « dénonce le danger que représente la volonté du maire de Provins de vouloir mettre en place un uniforme scolaire dans les écoles élémentaires de sa ville ». Parmi les raisons avancées pour justifier sa désapprobation, ...
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