PEUT-ON ÊTRE ÉLU ET HANDICAPÉ ?
Malgré les barrières physiques, psychologiques ou financières, quelques élus en situation de handicap montrent la voie. Car cette partie de la population est désireuse d'être mieux représentée.
Aux États-Unis, cela a été le cas de Franklin Delano Roosevelt. Actuellement, en Équateur, c'est celui du président Lenín Moreno. Et en France ? Peut-on imaginer un prochain chef de l'État en fauteuil roulant ? Reste encore quelques marches à gravir… À l'Assemblée nationale, sur 577 députés, Damien Abad, élu dans l'Ain en 2012, est le seul parlementaire en situation de handicap visible. Quant aux dernières élections européennes, aucun candidat non valide n'était présent sur les listes, malgré l'appel de la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, en direction des partis politiques.Les réticences des partis
Au niveau local aussi, malgré les 9,6 millions de Français handicapés âgés de 15 à 64 ans décomptés en 2007 par l'INSEE, les élus invalides se font rares. Pourtant, la France a ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, un texte qui dispose en son article 29 que les États parties s'engagent « à faire en sorte que les personnes handicapées puissent effectivement et pleinement participer à la vie politique et à la vie publique sur la base de l'égalité avec les autres, […] notamment qu'elles aient le droit et la possibilité de voter et d'être élues ».Dans les faits néanmoins, « c'est très compliqué de s'engager dans la sphère politique lorsqu'on est handicapé », témoigne Matthieu Annereau, conseiller municipal de Saint-Herblain (Loire-Atlantique, 46 603 habitants) et conseiller métropolitain de Nantes Métropole. L'élu non-voyant, tête de liste lors des dernières élections municipales, reconnaît avoir suscité « beaucoup d'interrogations » au sein de son ancien parti quant à sa capacité à administrer une commune. « Des réticences qui n'existent pas chez les électeurs », assure-t-il. Un constat partagé par Yann Jondot, maire de Langoëlan (Morbihan, 380 habitants) : « Les électeurs se demandent comment on peut avoir assez d'énergie pour aider les autres, mais ils savent que l'on a vécu quelque chose de difficile et que l'on s'en est sorti. »
Ne pas être dans l'attente
Devenu paraplégique à la suite d'un accident de moto, Yann Jondot, ancien pongiste international, a laissé sa carrière sportive de côté pour se consacrer à sa commune, et ainsi...(...)
Pour en savoir plus
Je m'abonne Je me connecte