CATASTROPHE LOCALE : L’EFFET CATHARSIS

À l'image de l'élan de cohésion nationale qu'a soulevé le dramatique incendie de Notre-Dame-de-Paris, les catastrophes subies par certaines communes génèrent de véritables raz-de-marée de solidarité.
 

Les élus sont unanimes. Tempêtes, crues, inondations, avalanches, éboulements, incendies, les catastrophes locales qui ont touché des communes se sont immanquablement traduites par des phénomènes de mobilisation exemplaire. Dans un même élan, élus, agents et habitants s'unissent. Car, avant de penser à la reconstruction, il faut parer aux urgences : mettre à l'abri les sinistrés, les reloger, les nourrir, mais aussi déblayer les rues et les logements.
 

Une mobilisation humaine exceptionnelle

En une journée, le 15 octobre 2018, l'équivalent de cinq mois de pluies est tombé dans l'Aude. Des torrents d'eaux ont envahi les rues des villages faisant 11 morts et de nombreux dégâts. « La solidarité privée et publique a joué à plein régime. Les services publics, pompiers et police évidemment, mais aussi les communes alentour qui nous ont dépêché du matériel et des agents pour nous aider », se souvient Michel Proust, maire de Villegailhenc (Aude, 1 695 habitants), où 80 % de la population s'est retrouvée sinistrée. « Les entreprises se sont mobilisées pour nous apporter de la logistique. Un traiteur nous a fait un repas pour 400 personnes. Les bénévoles ont afflué de partout et parfois de centaines de kilomètres d'ici. »

La médiatisation de ces catastrophes locales, en faisant appel à l'émotion et l'empathie du public, joue un rôle de catalyseur certain. Face aux images de sinistrés, dons financiers, mais aussi vêtements, produits de première nécessité, nourriture et électroménagers affluent. Des communes votent des subventions de solidarité, des institutions organisent des spectacles dont les...

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