VIOLENCES : RENFORCER LE POUVOIR DES MAIRES AU QUOTIDIEN
Alors que les violences faites aux maires se multiplient, les mesures figurant au projet de loi Engagement et Proximité apportent-elles des réponses ?
En Haute-Garonne, Jean-Marc Bergia, maire de Saubens (2 200 habitants), a été agressé en juillet dernier par des gens du voyage qu'il essayait d'empêcher d'accéder à un terrain inondable. Dans la Sarthe, ¬Régis Vallienne, maire de Pruillé-l'Éguillé (822 habitants), ne se représentera pas suite aux menaces de mort qu'il a reçues. Dans le Var, le 5 août dernier, le maire de Signes (2 804 habitants), Jean-Michel Mathieu, était renversé mortellement par un fourgon dont les occupants déchargeaient des gravats sur un site naturel communal.
Individualisme et défiance
Gilles Leproust, maire d'Allonnes (Sarthe, 11 102 habitants), voit dans ces violences une montée en puissance de l'individualisme : « Certains pensent à tort que l'addition des intérêts particuliers fait l'intérêt collectif. » Pour André Guiol, maire de Néoules (Var, 2 732 habitants) et président départemental des maires ruraux, « ce sont les autorités en général qui sont malmenées : les maires, mais aussi les instituteurs ». Reste que les maires ruraux, en contact direct avec la population, sont particulièrement exposés : « Si je refuse de voir un administré, il m'attend à la sortie de la mairie… » Pour François Jolivet, -ancien maire de Saint-Maur (Indre, 3 601 habitants), devenu député et co-initiateur de l'appel « Touche pas à mon maire » lancé le 9 septembre dernier, « il y a une défiance vis-à-vis de l'autorité publique : maires, adjoints, mais aussi fonctionnaires territoriaux. Je l'ai constaté comme maire. Les gens sont entrés dans une fureur de l'immédiateté ».
Restaurer l'autorité des maires
Le projet de loi Engagement et Proximité envisage différentes mesures pour restaurer l'autorité des maires. « Oui, il faut renforcer le pouvoir de police des maires, acquiesce André Guiol, même si on a déjà tout l'arsenal juridique nécessaire. Mais attention à ne pas faire du maire un policier. » Gilles Leproust pointe également le risque des maires-shérifs : « C'est à la police nationale et à la justice d'agir en temps réel, le plus près possible de l'acte. Mais pour cela, il faut des moyens. »
De nouvelles mesures pour renforcer les pouvoirs de police des maires
- Le maire et le préfet pourront accompagner leur arrêté de fermeture d'un établissement recevant du public d'une astreinte journalière et exécuter d'office leur arrêté de fermeture.
- Le maire pourra fermer, pour une durée de deux mois, un débit de...
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